Aujourd’hui on s’agite pour reconstruire le monde. L’instrument de sauvetage est l’instinct. Cet instinct si longtemps emprisonné, une partie de notre effort consiste maintenant à le déterrer. Heureusement, il y a les besoins vitaux, forces irrésistibles. Il faut que tout s’organise pour la libération, pour retrouver le vertige, l’amour. Pénétrons au plus profond de l’homme. Le trésor réel et profond contenu dans l’inconscient est l’énergie cosmique, il est le mobile de nos actions. – La danse et l’espoir, par Françoise Sullivan, (1948). Extrait tiré du livret bilingue qui accompagne l’œuvre A Dance for Those of Us Whose Hearts Have Turned to Ice.
Le Musée d’art de Joliette présente, du 25 mai au 31 août 2008, une exposition consacrée à l’artiste canadien Luis Jacob. Composée de trois vidéos et d’une brochure, la première installation, A Dance for Those of Us Whose Hearts Have Turned to Ice, est une œuvre dans laquelle l’artiste explore la relation entre l’abstraction de la forme en sculpture et la figure en danse. Inspiré de la sculpture réalisée par l’artiste britannique Barbara Hepworth (1903-1975) et de la chorégraphie sculpture Danse dans la neige de l’artiste québécoise pluridisciplinaire Françoise Sullivan (1925- ), A Dance for Those of Us Whose Hearts Have Turned to Ice devient une occasion de réfléchir aux questions fondamentales.
Cette performance, inspirée par l’œuvre de deux icônes de l’histoire de l’art, est montrée dans une projection vidéo encadrée de deux moniteurs télé. On y voit deux interprètes qui nous communiquent les paroles de Sullivan et de Hepworth par le langage des signes. Une brochure dans laquelle nous retrouvons des textes écrits par Françoise Sullivan et Barbara Hepworth accompagne cette installation. Ce que Luis Jacob nous propose avec A Dance for Those of Us Whose Hearts Have Turned to Ice, c’est aussi une réflexion sur différentes formes de langage : le langage plastique, le langage corporel, le langage des signes et le langage écrit.
Cette recherche structurée autour du langage se continue avec Album III, série de 159 panneaux composée d’images tirées de différentes publications. Par sa démarche, Luis Jacob provoque des associations qui tiennent lieu de récits. Ce processus de reconstruction rappelle la démarche du visiteur dans une exposition d’art. Ces deux œuvres ont été l’objet de nombreuses expositions internationales, notamment la 12e Documenta de Kassel en 2007.
Commissaire : Gaëtane Verna
Biographie
Luis Jacob
Né en 1970 au Pérou, Luis Jacob s’installe à Toronto, où il habite toujours. Il étudie la philosophie et la sémiologie à l’Université de Toronto. En plus d’avoir participé à de nombreuses expositions, il est également commissaire, éditeur de livres d’artistes et écrivain.