Oliver Laric – Tous droits réservés

Du 3 juin 2017 au 17 septembre 2017

À propos —

La démocratisation d’Internet et l’apogée des réseaux sociaux ces dernières années ont ouvert un accès illimité à la connaissance et favorisé la circulation en libre accès de données de toutes sortes. Outil propice à la création, Internet est devenu une source d’inspiration esthétique sans limites et autosuffisante, permettant à plusieurs artistes de développer de nouvelles pratiques. S’inscrivant dans cette voie, la recherche artistique d’Oliver Laric questionne le devenir des droits d’auteurs et de la propriété intellectuelle dans un contexte dominé par les principes du partage et de l’appropriation.

Que penser du concept d’originalité? Sur quoi repose la valeur d’un objet à partir du moment où sa rareté est remise en question? À qui appartient l’information dès lors qu’elle circule librement? Laric joue avec ces questions en s’immisçant dans une zone « grise » où il exploite les failles de la légalité. En effet, ses œuvres reprennent, détournent et reproduisent des images, associées aussi bien à la culture pop qu’à l’histoire de l’art, qu’il tire d’Internet et qu’il recopie grâce à des procédés numériques. En explorant le piratage et la réinterprétation, l’artiste rend les concepts d’authenticité et de valeur obsolètes, soulignant au passage la façon dont les nouvelles technologies modifient notre rapport à ces derniers.

Ses sculptures, des reproductions de statues grecques et romaines classiques dans des matériaux modernes tels que le polyuréthane, sont réalisées grâce à des imprimantes 3D. Il peut ainsi copier une œuvre à l’origine unique, mais aussi archiver les informations nécessaires à leur reproduction, pour reprendre ce même processus indéfiniment. Il s’intéresse également à l’économie de la contrefaçon en composant des images à partir d’hologrammes qu’il a fait produire en Chine et qui servent habituellement à authentifier les documents officiels. Finalement, sa vidéo présente un univers où l’hybridité est la règle : des extraits de dessins animés et des images de jouets trouvés sur YouTube subissent d’étranges mutations, croisant les règnes animal, végétal, humain et technologique sans égard pour les théories de l’évolution. Ce corpus d’œuvres, présenté pour la première fois au Québec, témoigne ainsi de la diversité des médiums utilisés par Laric pour alimenter sa recherche.

Biographie —

Oliver Laric, né en 1981 à Innsbruck en Autriche, vit et travaille à Berlin, en Allemagne.

Diplômé de l’Université des Arts appliqués de Vienne en 2007, il se situe dans le courant artistique post-internet. Ses travaux interrogent les concepts d’auteur, d’authenticité et d’appropriation.

Il a déjà participé à de nombreuses expositions individuelles et de groupe en Europe, aux États-Unis et au Canada. Ses œuvres ont notamment été exposées à la Sécession viennoise et à la Biennale de Liverpool en 2016. Il est représenté par la Galerie Tanya Leighton, à Berlin.