Histoire et rénovations
Histoire du Musée
Les origines du Musée d’art de Joliette remontent en 1943, avec l’aménagement d’une galerie de peintures au Séminaire de Joliette par le père Wilfrid Corbeil (1893-1979), membre des Clercs de Saint-Viateur. L’acquisition d’œuvres telles que la célèbre nature morte Les raisins verts (1941) de Paul-Émile Borduas témoigne de l’esprit d’avant-garde du père Corbeil et de ses collaborateurs, bâtissant ainsi une réputation enviable au musée du Séminaire. Au fil des ans, de nombreux dons enrichissent la collection, notamment celui de quelque 400 pièces par le chanoine Wilfrid Anthony Tisdell (1890-1975). La collection ne cesse de croître si bien qu’en 1966 les Clercs de Saint-Viateur en confient la gestion à un comité.
Lors de la création des cégeps en 1968, le Séminaire cède son collège au ministère de l’Éducation. Le Musée se voit forcé de quitter le Séminaire et emménage temporairement dans les locaux de l’ancien Scolasticat Saint-Charles en 1969. Dès lors, pour les responsables du Musée, le mot d’ordre sera de construire. Après de longues démarches auprès des gouvernements fédéral et provincial pour obtenir des octrois de fonctionnement et de construction, le Musée est officiellement mis en chantier le 26 août 1974 et ouvre ses portes au public près d’un an et demi plus tard, soit le 25 janvier 1976.
Le Musée d’art de Joliette se présente aujourd’hui comme le plus grand musée d’art au Québec en dehors des grands centres urbains. Tout en poursuivant le travail de conservation, de diffusion et de recherche entrepris par ses fondateurs, le Musée continue d’enrichir sa collection, qui regroupe quelque 8 300 œuvres réparties en quatre axes : l’art canadien, l’art européen, l’art contemporain et l’archéologie. En parallèle, il offre une programmation diversifiée, mettant en valeur sa collection et la présentation d’expositions temporaires ainsi qu’une foule d’activités éducatives et culturelles pour tous les publics.
Architecture du Musée
Avec l’inauguration du nouvel édifice en 1976, les dirigeants du Musée d’art de Joliette réalisent un rêve qu’ils chérissaient depuis longtemps : voir le Musée s’installer dans un bâtiment conçu à des fins strictement muséales.
Pour le père Wilfrid Corbeil, c’est un double rêve qui devient réalité. Les plans de la nouvelle construction, dessinés par Jacques et Julien Perreault, et signés par Jean Dubeau, ont été réalisés à partir d’une maquette conçue par le père Corbeil lui-même. S’inspirant des travaux de Le Corbusier, le père Corbeil a choisi de créer, pour abriter la collection du Musée, un bâtiment de style international aux formes épurées qu’il qualifiait d’« abstraction architecturale ».
En 1985 et 1992, l’édifice fait l’objet de rénovations majeures qui ont pour effet de doubler ses surfaces d’entreposage et d’exposition. Néanmoins, ce n’est qu’en 2015 que des travaux changent à jamais l’image du musée. La nouvelle architecture du bâtiment lui confère un aspect plus ouvert et invitant pour la communauté. La dématérialisation de ses façades, le prolongement de son pavillon d’entrée vers l’Outaragawe sipi (rivière L’Assomption) et ses aires incitant la détente s’inscrivent dans ce nouvel esthétisme. Les espaces réaménagés mettent en lumière cette volonté en invitant l’éclairage naturel, facilitant l’accès aux groupes, et encourageant la créativité dans ses locaux administratifs.
Fait intéressant à noter : pendant les travaux d’excavation qui ont précédé la construction du musée, on a trouvé une énorme pierre enfouie. Laissée là « par le passage des glaciers de la préhistoire », cette grosse pierre se trouve encore aujourd’hui sur le terrain de l’édifice. C’est elle que les visiteurs voient lorsqu’ils arrivent au MAJ.