À propos

Le Musée d’art de Joliette est passé d’une idée ambitieuse du père Corbeil au plus grand musée d’art en région au Québec. Reconnu pour son dynamisme, cet incontournable de la scène artistique québécoise conserve en ses murs une importante collection composée de quelque 8 300 œuvres acquises au fil des ans et que le Musée continue de développer de manière soutenue et cohérente suivant ses quatre axes de collectionnement : l’art canadien, l’art européen, l’art contemporain et l’archéologie. Forte de ses œuvres couvrant un vaste champ de disciplines allant de la peinture à la sculpture en passant par les nouveaux médias, la collection du MAJ, notamment pour son art canadien, est considéré comme étant une richesse nationale.

Art canadien

La collection d’art canadien nait en 1943 alors que la nouvelle galerie du Séminaire de Joliette acquiert huit œuvres d’artistes canadiens. Elle évolue avec les dons d’œuvres des artistes qui exposaient au Séminaire et à l’aide des acquisitions du comité qui était formé du Dr Max Stern, du père Wilfrid Corbeil et du père Étienne Marion. À l’inauguration du Musée en 1976, 150 œuvres d’art canadien sont exposées. Depuis, des dons étoffent la collection de 1 000 œuvres réalisées par d’illustres artistes canadiens du XIXe au XXe siècle. Cet art recèle des portraits, des natures mortes, des sculptures allégoriques, des scènes de genre, et de paysages. Nous y retrouvons les études atmosphériques de Marc-Aurèle Fortin, de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté et d’Ozias Leduc, les compositions schématiques d’Edwin Headley Holgate et de James Edward H. MacDonald ainsi que les accents expressionnistes d’Emily Carr et de Jacques de Tonnancour. La collection contient également de nombreuses pièces d’art décoratif religieux façonnées par des orfèvres, ébénistes ou maîtres verriers. De ces nombreuses œuvres de valeur artistique et historique exceptionnelle, mentionnons Les ailes brisées d’Alfred Laliberté, Nature morte, oignons d’Ozias Leduc, Les raisins verts de Paul-Émile Borduas, le Port de Montréal d’Adrien Hébert, La fonte de la glace, rivière Nicolet de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, la Fillette en rouge d’Alfred Pellan et Portrait of the Artist Nude d’Ernst Neumann. Le MAJ suit la vision du père Corbeil en enrichissant la collection d’œuvres ayant contribuées à l’épanouissement des arts au Canada.

Art contemporain

Le Père Corbeil créé en 1931 un studio de dessin et de peintures. Il organise annuellement des expositions des travaux des étudiants du studio. En 1942, il commence à inviter des artistes de la scène montréalaise à exposer au parloir du Séminaire. C’est avec l’Exposition des maîtres de la peinture moderne qu’il amorce ce projet. Cet événement a grandement contribué à précipiter la réalisation d’un autre projet, non moins audacieux, que plusieurs anciens chérissaient pour leur alma mater : la création d’un musée d’art dans l’enceinte du Séminaire. C’est à cette occasion que la première toile automatiste de Paul-Émile Borduas, Abstraction verte, a été présentée au public. L’importance accordée aux nouvelles pratiques artistiques et le poids des dons, dont les 400 œuvres d’artistes canadiens modernes et contemporains offertes par la Donation Maurice Forget, décrivent cette volonté. Aujourd’hui, plus de 40 % de la collection du MAJ se compose d’œuvres réalisées depuis 1950. L’angle d’acquisition québécois s’illustre fièrement par les œuvres d’artistes passés à l’histoire tels que Guido Molinari, Alfred Pellan et Armand Vaillancourt ou encore d’artistes en mi-carrière tels que Nicolas Baier, Jérôme Fortin et Isabelle Hayeur. La collection regroupe également de nombreuses œuvres d’artistes étrangers de renommée internationale dont Niki de Saint-Phalle, Arman, Zao Wou-ki, Antoni Tàpies, Joseph Beuys, Diane Arbus, Kiki Smith et Alighiero e Boetti. C’est grâce à cette riche collection d’art contemporain que le MAJ est devenu un incontournable de la scène muséale québécoise.

Art européen

En 1950, lors de visites en France et en Italie, le père Corbeil et l’abbé François Lanoue acquièrent les premières pièces européennes pour le Séminaire. Ils trouvèrent un chapiteau en marbre des Pyrénées du XIIe siècle, une huile sur bois de la Renaissance dépeignant une Vierge allaitant son Enfant ainsi qu’une Madone à l’Enfant du XVIIe siècle. Le chanoine Wilfrid Anthony Tisdell confie sa collection aux soins du père Corbeil en 1961. Ces quelque 500 œuvres européennes comprenaient une rare sculpture allemande sur bois géminée, des toiles de grande qualité, dont un portrait octogonal du Précurseur, de même qu’un bronze d’Auguste Rodin intitulé Tête de saint Jean-Baptiste sur un plat (no 2). Au fil des années, des dons privés enrichissent la collection de copies de grands maîtres telles que Sainte Marie-Madeleine d’après le Corrège, les Sept sacrements d’après Crespi et une L’Adoration des Mages d’après Rubens. Aujourd’hui, des panneaux primitifs français et des sculptures médiévales se sont ajoutés au vaste répertoire du Musée permettant d’apprécier l’iconographie religieuse européenne du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle.

Archéologie

Bien qu’étant le moins important de la collection du MAJ, l’axe archéologique fait le pont entre le Musée actuel et le muséum d’histoire naturelle du Séminaire. Les Clercs de Saint-Viateur y exposaient une vaste collection d’artefacts, de spécimens et d’objets divers, mais aussi d’œuvres d’art offertes par de généreux donateurs. En 1943, à la fondation du musée d’art du Séminaire, les deux types de collections seront séparés jusqu’en 1957, où un incendie détruit une aile du Séminaire. Le muséum sera démantelé et seules les pièces d’intérêts rejoignent la collection d’art telles que des figurines d’argile de la Perse antique, des terres cuites étrusques, une statuette romaine en marbre et des objets utilitaires. Ensuite, des pièces antiques d’Europe et d’Asie seront offertes au Musée par M. Serge Joyal, le chanoine Tisdell et le père Paul Quesnel, c.s.v. Ces trente dernières années, la collection d’archéologie du MAJ s’est enrichie d’artefacts appartenant aux civilisations Maya, Olmèque, Nazca et Tiahuanaco. Ces pièces d’argile d’époque précolombienne contrastent avec celles de l’Ancien Monde qui constituaient jusque-là la collection.